Un poste dépendant du centre de secours de Beaufort et qui était en sommeil depuis 2009.
Mais c’était sans compter la motivation de soldats du feu volontaires.
« Nos parents étaient pompiers, on a repris le flambeau », annoncent, avec l’accent de là-haut, Alexis Joguet, 23 ans, maçon de profession, et Anthony Joguet, 22 ans, mécanicien pour hélicoptère en Afrique.
« On est engagé depuis quatre ans à Beaufort. C’était pas logique de descendre à la caserne de Beaufort pour remonter intervenir dans le secteur d’Arêches. Et ça rallongeait le temps d’intervention. »
Alors la “méthode Joguet” s’est mise en action. Un peu d’insistance, beaucoup de motivation et du culot : les jeunes soldats du feu ont entrepris de convaincre leur hiérarchie.
« L’hiver, le village d’Arêches se transforme en station avec 5 000 lits touristiques. Une vraie petite ville, souligne le commandant Joly, responsable du bassin opérationnel d’Albertville. Mes prédécesseurs et moi-même étions convaincus de l’intérêt de réactiver ce poste avancé, mais il fallait des hommes. »
« Du coup on a fait un marché, rigole encore Alexis Joguet. Si on trouvait une équipe de sept, on nous équipait d’un véhicule. »
Deuxième étape de la “méthode Joguet” : opération recrutement auprès des copains, des familles…
« Arêches, c’est un village où tout le monde connaît tout le monde », explique Charline, 25 ans, monitrice de ski, paysagiste et pompier volontaire depuis l’âge de 16 ans.
« Tout le monde connaît quelqu’un qui est pompier ou qui a eu besoin des pompiers… »
Ici, l’esprit village forge l’esprit citoyen.
L’effectif est réuni sous l’œil vigilant du lieutenant Jean-Marie Mortier, responsable des pompiers dans le Beaufortain. « La population était vraiment dans l’attente de la réouverture du poste.
Et quand on appelle les pompiers à Arêches, c’est pas pour descendre un chat de l’arbre ! »
Le poste avancé a été réactivé le 5 juillet.
Devant le garage, que la commune a promis de réaménager, un beau véhicule tout terrain est prêt à partir.
Le défi, désormais, c’est de pérenniser cette équipe.
Le lieutenant Mortier aimerait passer à un effectif de 14.
Mais il ne s’inquiète pas de la jeunesse de ses troupes.
Trois ont l’expérience du centre de secours de Beaufort et sont d’ores et déjà aptes à intervenir.
Les autres sont en cours de formation.
Et ils seront épaulés par les plus anciens.
Et surtout, ne dites pas aux Joguet qu’ils sont trop jeunes : « Ça nous est déjà arrivé d’intervenir sur des accidents où l’on connaissait les victimes. Comme les autres, on a pris sur nous pendant l’intervention. Quitte, après, à verser une larme. »
Avec en prime un beau petit VPIHR Land 130 pour participer à cette aventure humaine, ce qui en gâche rien !!